Affaire d'Amityville
Amityville
est une affaire de poltergeists qui s'est produite entre 1974 et 1976
dans la ville côtière d'Amityville, sur Long
Island, au
nord de New York. Cette histoire a ensuite inspiré une
série de livres et de films d'horreur américains.
L'affaire et ses détails est surtout connue
d'après le
livre rédigé par Jay Anson, dont les motivations,
le
sérieux et le style sensationnaliste furent très
tôt critiqués. Après de nombreuses
années de
vive controverse, il fut démontré que les
évènements postérieurs au fait divers
des DeFeo
furent très largement exagérés
à des fins
promotionnelles médiatiques (se
référer à
l'article anglophone sur le livre de Jay Anson pour plus de
détails ). Il est aujourd'hui admis que l'affaire
d'Amityville n'est qu'une simple manipulation médiatique
dont la
famille Lutz et Jay Anson furent les principaux acteurs.
La maison
:
La
maison est située dans les quartiers aisés
d'Amityville,
au 112 Ocean Avenue. Elle fut édifiée en 1928 sur
trois
étages dans un pur style colonial. Après les
événements (mais probablement après la
diffusion
du film), les curieux se plaisaient à décrire
deux
lucarnes du dernier étage comme les yeux du Diable. De
nombreux
mythes particulièrement fantaisistes ont
été
conçus postérieurement pour justifier les
"événements" décrits par la famille
Lutz et Jay
Anson. Parmi ces récits, dont l'invraisemblance a
été démontrée, on peut
citer l'histoire
d'un certain John Ketchum qui, chassé de Salem vers la fin
de
l'an 1600 pour sorcellerie, aurait vécu à
l'endroit
même où a été
érigée la
maison. D'autres récits préfèrent
voire Amityville
comme le site d'un ancien cimetière indien. Ces
récits
sont très emprunts de la mythologie fantastique
américaine, et n'ont bien sûr aucun fondement
historique
ou géographique.
Le fait divers original
:
Les DeFeo (1965-1974)
En 1965, la
famille DeFeo s’y installe. Le père, Ronald DeFeo
Sr., était directeur général de La
Brigante-Karl Buick Concession à Brooklyn. Il aimait
beaucoup ses enfants et les élevait avec amour. Il
était marié à Louise Brigante et ils
avaient cinq enfants : Ronald Jr., 23 ans, Dawn, 18 ans,
Allison, 13 ans, Mark, 12 ans et John, 7 ans. D'après Ronald
Jr., Ronald Sr. frappait ce dernier encore, alors qu'il
était adulte. Un incident est survenu le jour avant les
meurtres : Ronald Sr. et Ronald Jr. ont
été vus par John et son ami dans
l'entrée du sous-sol. Ronald Jr. en est ressorti avec une
lèvre sanglante. Il aurait même
été dit que certains auraient eu des relations
incestueuses entre-eux.
Les meurtres
:
Le mercredi 13
novembre 1974, à 3h15 du matin,
possédé par un démon, Ronald DeFeo Jr.
prend son fusil 35 mm et assassine son père, sa
mère, ses deux frères et deux sœurs
pendant qu'ils dorment dans leurs lits. Certains sont tués
dans leur sommeil, d'autres auront le temps de se réveiller
avant leur assassinat.
Le constat de la police
:
Le 14 novembre
1974, à 18h35, la police reçut un appel
téléphonique d'un certain Joey Yeswit. Ce dernier
les appella pour leur signaler qu’un jeune homme
était passé dans un bar pour leur signaler que
toute sa famille avait été tuée,
qu’il s’était rendu sur les lieux avec
le jeune homme et plusieurs autres personnes et qu’ils y
avaient en effet découvert les cadavres de toute la famille.
Dix minutes plus tard, la police arriva sur les lieux et y
découvrit avec horreur le meurtre de toute la famille DeFeo.
Ronald DeFeo
Jr. affirmera avoir passé la nuit chez ses parents, mais ne
pouvant s’endormir, il partit vers 4h00 du matin pour
travailler. Il aurait passé la journée
à travailler, et, ayant essayé plusieurs fois de
contacter ses parents par téléphone,
décida d’aller les voir en fin de
journée et y découvrit le massacre. Au fur et
à mesure des interrogatoires, les doutes des policiers et
les contradictions du fils aîné
amenèrent les inspecteurs à avoir des doutes.
Finalement après plusieurs heures
d’interrogatoire, Ronald DeFeo Jr. avoua ses crimes.
Les corps
furent tous retrouvés reposant dans la même
position : tous étaient couchés sur le
ventre, les bras allongés vers l'avant, comme pour laisser
la chance au tireur d'atteindre facilement le thorax ou la
tête des victimes. La police disait que si les voisins
n'avaient rien entendu, c'est parce que la maison agissait comme un
château fort et aurait assourdi le son. De plus, le chien des
DeFeo aboyait bruyamment durant les meurtres. Les DeFeos croyaient
très probablement que Ronald DeFeo Jr regardait encore
Castle Keep, une émission particulièrement
violente et remplie de tirs bruyants. Ronald DeFeo Jr.
écoutait la télévision très
fort, ce qui pourrait expliquer pourquoi les enfants ne se sont pas
réveillés. M. et Mme DeFeo ont
été les premiers à être
assassinés et les enfants n'avaient aucune raison
d'être alarmés parce qu'ils dormaient dans leur
maison, dans leurs lits. Les autopsies ont
révélé que les DeFeos n'ont pas
été drogués au dîner et il a
été prouvé que Mme DeFeo et Allison se
sont réveillées.
Ronald DeFeo
Jr. déclarera durant son interrogatoire que Dawn
s'était réveillée et lui a
demandé quel était le problème. Il lui
a dit de se recoucher, ce qu'elle a fait, et c'est alors qu'il l'a
abattue. Il est dur de dire si ce qu'il raconte est vrai car il
créa beaucoup de versions différentes des
meurtres pendant l'interrogatoire de la police.
Le procès
:
L'audition
préliminaire eu lieu le 22 septembre 1975, on plaida la
folie Ronald DeFeo Jr.. Ce dernier prétendit que
c'était le diable: des voix lui disaient :
"TUE-LES, TUE-LES TOUS", mais Ronald DeFeo Jr. fut condamné
à 6 peines consécutive d'emprisonnement de
vingt-cinq ans à la prison spéciale de Danemorra.
L’affaire fut classée par les scientifiques qui
refusèrent d’y voir autre chose qu’une
folie meurtrière.
Quand il se
retrouva derrière les barreaux, la maison familiale fut mise
en vente. Mais étant « tachée
de sang », elle resta inoccupée pendant
plusieurs mois malgré son prix attractif : 80.000
dollars.
"Evènements" fondateurs du
mythe
:
Les Lutz (1975-1976)
Malgré
le passé macabre de la grande demeure, une nouvelle famille,
Les Lutz, y emménagent le 18 décembre 1975.
George Lutz, 28 ans, propriétaire d'une compagnie de
géomètres qui bat de l'aile, visite la
propriété avec sa femme Kathleen. Ils viennent de
se marier et possèdent trois enfants d'un premier mariage.
Ils croient avoir trouvé la maison de leurs rêves
et s'en portent acquéreurs.
Premier événement
:
Une de leurs
premières actions est de demander à un
prêtre, le Père Ralph Pecoraro, de venir
bénir la maison. Au cours de la
bénédiction, le prêtre dit entendre une
voix, forte, semblant venir de nulle part, lui disant
simplement : ALLEZ-VOUS EN!
"La maison du Diable"
:
Selon les témoignages des
Lutz, suivirent ensuite nombre de phénomènes
innexpliqués. La famille constate
d’énormes variations de température, la
présence de l’odeur écœurante
d’un vieux parfum, la formation de tâches noires
sur les sanitaires et l’apparition de nuées de
mouches malgré la saison hivernale. George Lutz est
tiré de son sommeil chaque nuit vers 3h15. Détail
troublant : c'est l'heure à laquelle le meurtre des
DeFeo eut lieu. Un lion de céramique de plus de 1m de haut
se met à bouger seul. On trouve des empreintes de sabots
fourchus dans la neige tout autour de la maison. Les traces
mènent tout droit à la porte du garage qui avait
été arrachée de ses gonds, une
prouesse qui aurait nécessité, selon le
commentaire très subjectif de l'écrivain Anson,
"une force au-delà de celle d'un être humain". Les
Lutz arrivèrent rapidement à la conclusion que la
maison de leurs rêves était en fait un endroit
cauchemardesque.
Histoire postérieure de la
maison
:
Depuis
lors, la maison est passée entre de nombreuses mains et tous
les propriétaires qui l'ont achetée
après les Lutz n'ont jamais signalé une
quelconque manifestation anormale. Un grand nombre des
phénomènes décrits ont
trouvé une explication banale. De nombreuses contradictions
et déformations dans les propres propos de la famille Lutz
jette un voile de discrédit sur leur récit. La
ville d'Amityville ne fait aucune publicité sur ce que la
population continue de considérer comme un vieux fait divers
monté en épingle par une presse avide de
sensations. Il est important de noter qu'Amityville n'a jamais fait
l'objet de recherches parapsychologiques, et que les enquêtes
effectuées aboutissent toutes à la fraude
où à la perplexité.
Transposition de l'affaire dans la
fiction :
Les Lutz se retrouvèrent
associés avec l'écrivain Jay Anson pour raconter
leur cauchemar dans un livre sous-titré histoire authentique
qui devint un best-seller publié sous le titre original
de : "The Amityville Horror" en 1977. Bien qu'il fût
sous-titré histoire authentique, il fut la risée
des spécialistes. Les parapsychologues
soulignèrent incohérence et distorsions.
Stuart
Rosenberg s'inspira également de cette histoire afin de
réaliser le film en 1979. Il accomplit un rare exploit
artistique avec le film Amityville : montrer un spectacle
d'horreur avec du matériel quotidien. La maison d'Amityville
(reproduite telle quelle, spécialement pour le tournage de
ce film) se transforme lentement, intensément, en une
demeure menacante.
Anecdote
macabre qui participa à la promotion du film, le
réalisateur, qui désirait faire
apparaître le Diable, engagea une personne pour qu'elle en
fasse la voix. Cette personne décéda pendant le
tournage, comme la seconde qu'il engagera pour la remplacer, ce qui le
décidera à faire la voix par ordinateur.
Le tournage du
remake de 2005 fut aussi, selon la production, le
théâtre d'évènements
étranges : des lumières
s'éteignaient et se rallumaient à plusieurs
reprises au milieu de la nuit, sans raison apparente, des objets
disparaissaient ou tombaient sans raison. La promotion du film ne
manqua pas de jouer sur ces prétendus anecdotes, de
même que sur le fait que la véritable Kathleen
Lutz décéda à 59 ans lors de la
deuxième semaine de tournage du film.
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